Plusieurs dizaines de corps de métier locaux ont été appelés à se pencher sur certains aspects clés de la rénovation, en fonction de leur savoir-faire et en retrouvant, pour certains, des techniques anciennes et peu usitées. Un artisan tuilier a ainsi retrouvé et redessiné les moules historiques des tuiles de ce bâtiment, qui n’étaient plus en circulation sur la Grande Île, afin de pouvoir remplacer les nombreuses tuiles cassées ou manquantes. Chaque brique du bâtiment a été, minutieux travail manuel, retravaillée ou remplacée afin de combler les marques du temps et réuniformiser les façades. Les descentes d’eau de pluie ont été réparées ou reconstruites selon des modèles traditionnels, tandis que chaque porte et fenêtre en bois a été démontée par un menuisier local afin d’être poncée, réparée éventuellement sur certains pans et réinstallée.
Un second bâtiment a été dessiné par l’agence Architecture Otmar Dodel, entrant en dialogue parfait avec l’ancien par le choix des matériaux. Entièrement construite en briques, dans le savoir-faire traditionnel, c’est-à-dire sans ossature en béton, l’extension moderne est symboliquement séparée du bâtiment historique par une verrière de plus de 30 mètres de long. Trois ouvertures zénithales rythment par ailleurs cette salle de plus de 220 m² de plein pied.
Si les conditions de monstrations répondent aux critères mis en place dans les institutions muséales internationales, le bâtiment a été rénové en pensant la circulation de l’air au mieux, revenant à ce qu’elle fut au début du XXème siècle lors de sa construction, afin de réussir à se passer de climatisation et favoriser la ventilation naturelle entre les différentes salles et espaces extérieurs. Une cour intérieure traditionnelle a été remise en état, et un vaste jardin a été aménagé, accueillant une grande diversité de plantes toutes endémiques.
Ces espaces, ouverts à tous, seront des havres dans un centre-ville extrêmement dense et peu végétalisé. Enfin, le bâtiment a été pensé en prenant en compte le contexte dans lequel il s’inscrit ainsi que les enjeux environnementaux de notre temps. A cet égard, il est autonome énergétiquement, grâce à un champ de panneaux solaires installé sur son toit.